Aidesoignante, Houdina Boucemna a plus d’anciennetĂ© dans ce service oĂč elle travaille depuis 10 ans. Cela ne l’a pas empĂȘchĂ©e d’ĂȘtre "vraiment impressionnĂ©e" par les effets de la

Bilan de compĂ©tences Se reconvertir pour devenir aide-soignante pourquoi faire un bilan de compĂ©tences avant de vous former ? Les mĂ©tiers des services Ă  la personne recrutent, en particulier dans le milieu mĂ©dical, et vous aimez aider les autres. Votre travail actuel ne vous permet pas de vous rĂ©aliser, le domaine dans lequel vous exercez est fragile ou vous venez de vous faire licencier
 L’idĂ©e de devenir aide-soignante vous a traversĂ© l’esprit. Mais une reconversion professionnelle va changer votre vie, il est donc important de faire un choix pertinent pour vous. DĂ©couvrez dans cet article l’état des lieux du mĂ©tier d’aide-soignante, les perspectives, la formation pour devenir aide-soignant et pourquoi la meilleure chose Ă  faire est de rĂ©aliser un bilan de compĂ©tences avant de vous lancer. Quelle est la situation du mĂ©tier d’aide-soignante aujourd’hui ? Quelles Ă©volutions possibles ? Le secteur professionnel qui recrute le plus en France est celui des services Ă  la personne. Aide-soignante et infirmiere figurent parmi les mĂ©tiers les plus recherchĂ©s. En France, un professionnel de la santĂ© sur quatre est aide-soignante. Les besoins les plus importants sont des emplois auprĂšs de personnes ĂągĂ©es. Et la demande croĂźt, en raison du vieillissement de la population, donc de l’augmentation du nombre de personnes dĂ©pendantes. Les perspectives d’emploi dans les hĂŽpitaux restent favorables. L’aide-soignante s’occupe de l’hygiĂšne de personnes malades ou dĂ©pendantes et veille Ă  leur confort physique et moral. Ce professionnel travaille sous la responsabilitĂ© de l’infirmiere, principalement en hĂŽpital, mais aussi dans des Ă©tablissements Ă  caractĂšre sanitaire, social ou mĂ©dico-social centre de rééducation, maison de retraite, de convalescence, centre d’accueil pour handicapĂ©s
, privĂ©s ou publics. AprĂšs trois annĂ©es d’exercice Ă  temps plein, une aide-soignante peut intĂ©grer un IFSI institut de formation en soins infirmiers par une voie d’admission spĂ©cifique. Des passerelles, avec dispense de plusieurs modules de formation, existent Ă©galement vers d’autres mĂ©tiers auxiliaire de puĂ©riculture, assistant dentaire, accompagnant Ă©ducatif et social, moniteur-Ă©ducateur, technicien d’analyses biomĂ©dicales
 Comment devenir aide-soignante par la formation initiale ou la formation continue ? Exercer le mĂ©tier d’aide-soignante nĂ©cessite l’obtention du diplĂŽme d’État d’aide-soignant DEAS. La formation totale dure un an. Mais des dispenses d’unitĂ© de formation sont accordĂ©es aux titulaires de certains diplĂŽmes dans le domaine mĂ©dical ou social. Le DEAS peut ĂȘtre obtenu lors de la formation initiale, ou via la formation continue, Ă  tout Ăąge dans le cadre d’une reconversion professionnelle par exemple. La bonne idĂ©e un bilan de compĂ©tences avant de vous reconvertir vers le mĂ©tier d’aide-soignante ! Le bilan de compĂ©tences est un moment privilĂ©giĂ© pour faire le point sur vos besoins, vos envies, vos forces et vos axes de dĂ©veloppement. Cette dĂ©marche reprĂ©sente un vĂ©ritable tremplin pour entreprendre un changement positif dans votre vie. La finalitĂ© est la construction d’un projet professionnel qui a du sens pour vous, c’est-Ă -dire qui rĂ©pond Ă  vos besoins essentiels et correspond Ă  votre personnalitĂ© profonde. Un bon projet doit Ă©galement vous permettre de mettre Ă  profit vos qualitĂ©s et talents naturels. Ces deux conditions vous garantiront d’ĂȘtre heureux et performant dans votre nouvelle activitĂ©. Si vous avez comme idĂ©e de devenir aide-soignante, le bilan de compĂ©tences pourra vous conforter dans cette idĂ©e, en prĂ©cisant l’environnement qui vous conviendrait le mieux, ou vous permettre de trouver une voie professionnelle plus appropriĂ©e. L’ĂȘtre humain donne du sens Ă  sa vie en se sentant utile. Il existe de nombreuses façons d’ĂȘtre utile aux autres diriger, reprĂ©senter, assister, vendre, dĂ©fendre
 La place que vous souhaitez occuper dans la sociĂ©tĂ© dĂ©termine de quelle maniĂšre vous souhaitez ĂȘtre utile aux autres. Le test des 32 figures du destin, conçu par ORIENTACTION, vous permet d’identifier cette place. Les personnes qui se sentent utiles sont en gĂ©nĂ©ral plus Ă©panouies et plus heureuses que les autres. Est-ce que la figure du guĂ©risseur/de la guĂ©risseuse trois grands rĂŽles possibles Ă©couter pour soulager, prĂ©venir les maladies et soigner les malades se classera parmi les trois premiĂšres chez vous ? Le bilan de compĂ©tences explore Ă©galement vos valeurs. Il fait ressortir celles qui ont le plus d’importance pour vous. Si l’autonomie apparaĂźt de maniĂšre significative par exemple, ce n’est peut-ĂȘtre pas compatible avec le mĂ©tier d’aide-soignant. Car il s’agit d’un travail d’équipe oĂč la coordination et le dialogue se rĂ©vĂšlent essentiels. À l’inverse, le mĂ©tier d’aide-soignante permettrait d’exprimer pleinement votre bienveillance. Cette valeur signifie que le principe directeur de votre vie et de faire le bien autour de vous. Une des parties de l’analyse de vos besoins durant votre bilan de compĂ©tences consiste Ă  dĂ©finir vos Ă©quilibres de vie. On distingue cinq grands domaines professionnel, familial, couple, social et intime passions personnelles. La question est d’évaluer la part de votre temps consacrĂ©e Ă  chacun de ces domaines, et l’équilibre souhaitĂ©, la rĂ©partition qui vous permettrait d’ĂȘtre serein. Le travail des aide-soignantes s’organise par rotation des Ă©quipes, avec des permanences le week-end et les jours fĂ©riĂ©s, 24h/24. Certains ne travaillent que la nuit. Il faudra s’assurer que la voie professionnelle retenue Ă  la fin de votre bilan de compĂ©tences soit compatible avec la vie que vous souhaitez. L’étude de votre personnalitĂ© Le bilan de compĂ©tences permet aussi d’analyser le type de personne avec qui vous aimeriez travailler, votre comportement au sein d’un groupe, le type d’entreprise capable de rĂ©pondre Ă  vos besoins
 Les conditions du mĂ©tier d’aide-soignante seront par exemple bien diffĂ©rentes selon que vous exerciez au sein d’un grand Ă©tablissement de santĂ© ou Ă  domicile pour un centre de soins communal ou un centre associatif. AprĂšs l’analyse de votre personnalitĂ©, viennent des tests sur votre comportement et vos motivations dans un environnement professionnel. Parmi les diffĂ©rents rĂ©sultats de ces tests, un tableau de synthĂšse classĂ© par secteur professionnel indique les mĂ©tiers les plus pertinents pour vous, et leur pourcentage d’adĂ©quation avec votre profil professionnel. Il est conseillĂ© de ne considĂ©rer que les mĂ©tiers ayant obtenu une adĂ©quation d’au moins 60 % pour envisager une reconversion professionnelle. Est-ce que le mĂ©tier d’aide-soignante sera bien classĂ© dans cette liste ? Le bilan de compĂ©tences Ă©tudie Ă©galement vos qualitĂ©s personnelles. Le mĂ©tier d’aide-soignante s’adresse en particulier Ă  des personnes rassurantes contact permanent avec les patients ou des personnes dĂ©pendantes, rigoureuses rĂšgles d’hygiĂšne trĂšs strictes Ă  respecter et en bonne condition physique
 D’une part, une aide-soignante travaille souvent debout. D’autre part ce professionnel est amenĂ© Ă  repositionner des personnes dans leur lit, les aider Ă  se lever ou se dĂ©placer
 Une aisance dans la communication et un bon sens de l’écoute reprĂ©sentent Ă©galement des compĂ©tences indispensables. Comment mobiliser votre CPF pour financer votre bilan de compĂ©tences ? Plusieurs moyens de financement sont possibles pour un bilan de compĂ©tences. Alors ne passez pas Ă  cĂŽtĂ© de cette occasion unique d’ĂȘtre accompagnĂ© par un professionnel dans votre reconversion. Le premier moyen de financer votre bilan de compĂ©tences est de mobiliser votre CPF compte personnel de formation. Le CPF permet de financer les formations nĂ©cessaires pour acquĂ©rir de nouvelles compĂ©tences afin d’évoluer dans son mĂ©tier ou mettre en Ɠuvre une reconversion professionnelle. À ce titre le bilan de compĂ©tences est pris en charge. Toute personne salariĂ©e ou non salariĂ©e dispose, dĂšs son entrĂ©e sur le marchĂ© du travail, d’un CPF. Chaque annĂ©e, au mois d’avril, le CPF s’alimente automatiquement, proportionnellement au temps de travail rĂ©alisĂ© dans l’annĂ©e. Le CPF vous offre une autonomie dans la gestion de vos formations. Votre compte sur la plateforme vous indique le montant en euros dont vous disposez tout au long de votre vie active jusqu’à votre dĂ©part Ă  la retraite. Une fois connectĂ©, vous sĂ©lectionnez la formation que vous voulez, et vous validez votre demande de mobilisation de votre CPF. Le processus est trĂšs rapide. Vous pouvez rĂ©aliser un entretien prĂ©liminaire avec un consultant de l’organisme que vous avez choisi deux Ă  trois jours aprĂšs ! Votre employeur n’est pas tenu d’en ĂȘtre informĂ©. Si vous souhaitez effectuer une partie du bilan de compĂ©tences pendant votre temps de travail, vous devrez toutefois obtenir son accord. Si le tarif de votre bilan de compĂ©tences est supĂ©rieur au montant acquis sur votre CPF, il est possible de complĂ©ter le financement par vos fonds propres. Quels sont les autres moyens de financement ? Votre employeur peut Ă©galement gĂ©rer lui-mĂȘme le financement de votre bilan de compĂ©tences si le plan de dĂ©veloppement des compĂ©tences de l’entreprise le prĂ©voit sans mobilisation de votre CPF. MĂȘme dans ce cas, l’employeur n’a pas accĂšs aux conclusions du bilan. L’OPCO opĂ©rateur de compĂ©tences dont relĂšve l’entreprise pour laquelle vous travaillez assure le financement. Si vous ĂȘtes demandeur d’emploi, vous n’alimentez plus votre CPF. Mais vous pouvez utiliser vos droits acquis durant votre activitĂ© passĂ©e pour une prise en charge de votre bilan de compĂ©tences. Dans ce cas, PĂŽle emploi assure le financement, dans la limite de vos droits acquis. Si vous ne disposez pas du crĂ©dit suffisant sur votre CPF, un financement complĂ©mentaire est possible avec une aide individuelle Ă  la formation AIF. Si vous ĂȘtes travailleur non salariĂ©, vous versez une contribution spĂ©cifique destinĂ©e au financement de la formation continue, dont fait partie un bilan de compĂ©tences. Vous devez vous adresser au fonds d’assurance formation FAF. Ce dernier gĂšre votre contribution et fixe les conditions de prise en charge. D’autres dispositifs peuvent Ă©galement financer le bilan de compĂ©tences. Ainsi, l’Agefiph Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapĂ©es intervient pour les personnes en situation de handicap, la CPAM dans le cadre d’un arrĂȘt de travail burn out
, la CARSAT Caisse d’assurance retraite et de la santĂ© au travail en cas d’accident du travail, ou des dispositifs spĂ©cifiques rĂ©gionaux ou dĂ©partementaux. La mĂ©thode d’accompagnement unique d’ORIENTACTION vous apporte une meilleure connaissance de vous-mĂȘme. Cela vous permet de construire votre avenir d’une façon sereine. Groupe leader dans l’accompagnement professionnel, le groupe ORIENTACTION dispose de plus de 130 cabinets en France mĂ©tropolitaine et DOM-TOM. Contactez-nous pour bĂ©nĂ©ficier d’un bilan de compĂ©tences sur-mesure ! Auteur Sandra GrĂšs Être accompagnĂ©e Vous souhaitez ĂȘtre accompagnĂ©e dans votre Ă©volution professionnelle ? Contacter une conseillerĂšre Orient’Action est un groupe de cabinets spĂ©cialisĂ©s dans l’accompagnement des Ă©volutions professionnelles et le recrutement Autres actualitĂ©s Prendre contact avec ORIENTACTION Sujet de votre demande*
QuandNicole Poirier n'est pas à Carpe Diem, elle sillonne la France et l'Europe. "Chaque année, nous allons au moins dans 50 établissements français
1 Au QuĂ©bec, les aides-soignantes se nomment prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires ». Nous utiliserons au fil ... 1Les aides-soignantes1 nouvellement recrutĂ©es dans les organisations gĂ©riatriques publiques françaises EHPAD, Ă©tablissements d’hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes et quĂ©bĂ©coises CHSLD, centres d’hĂ©bergement et de soins de longue durĂ©e, traversent une Ă©preuve cruciale durant leur pĂ©riode d’intĂ©gration Ă  l’organisation. Cette Ă©preuve consiste Ă  respecter deux rythmes temporels contradictoires dans leur travail quotidien un rythme rapide durant l’intĂ©gralitĂ© de leur journĂ©e de travail et un rythme lent lors des contacts avec le rĂ©sident. Nous rassemblons dans la catĂ©gorie nouvelles recrues » les aides-soignantes dĂ©tenant moins d’un mois d’expĂ©rience dans l’organisation gĂ©riatrique, soit la pĂ©riode maximale observĂ©e de la phase d’intĂ©gration dans l’organisation par le personnel expĂ©rimentĂ©, du personnel nouvellement diplĂŽmĂ© qui rĂ©alise sa premiĂšre expĂ©rience professionnelle d’aides-soignantes. Le respect de ces rythmes par ce personnel peu expĂ©rimentĂ© dĂ©pend fortement de la capacitĂ© du collectif de travail Ă  transmettre des stratĂ©gies de rĂ©gulation destinĂ©es Ă  faciliter l’acte professionnel. Ce constat prĂ©sente des similaritĂ©s dans les deux contextes français et quĂ©bĂ©cois, qui connaissent des problĂ©matiques comparables. Mais le type de stratĂ©gies transmises diverge selon les organisations que nous avons Ă©tudiĂ©es. Cet article aura donc Ă©galement comme objectif d’identifier et comparer quatre stratĂ©gies en les rapportant aux contextes organisationnels qui ont favorisĂ© leur Ă©mergence, et en les catĂ©gorisant plus particuliĂšrement selon leur degrĂ© de conformitĂ© aux pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie. 2L’intĂ©rĂȘt d’une comparaison entre le contexte français et quĂ©bĂ©cois sur ce thĂšme ne se limite pas au processus actuel de vieillissement de la population dans les deux contextes Gauthier, Gaymu, 2003. Il provient aussi de la forte identitĂ© de plusieurs caractĂ©ristiques professionnelles et structurelles en milieu gĂ©riatrique. Tout d’abord, les aides-soignantes en France et au QuĂ©bec sont responsables de tĂąches identiques, d’assistance au rĂ©sident toilettes, aide au repas et au dĂ©placement, etc., et d’hygiĂšne de son environnement chambre, lit, etc. DubĂ©, Gagnon, St-Pierre, 2003 ; Beaulieu, 2005. Les EHPAD et CHSLD remplissent la mĂȘme mission accueillir des personnes ĂągĂ©es en perte d’autonomie afin de leur fournir des soins mĂ©dicaux et une assistance quotidienne Chaumet-Riffaud, 2002 ; ministĂšre de la SantĂ© et des services sociaux du QuĂ©bec - MSSS, 2003. Dans les deux contextes, les personnes reçues sont de plus en plus dĂ©pendantes physiquement et cognitivement ClĂ©ment, Lavoie, 2005, et nĂ©cessitent de ce fait une attention accrue de la part des intervenants. Enfin, les directions d’établissement insistent sur la nĂ©cessitĂ© de maintenir une qualitĂ© d’hĂ©bergement pour les rĂ©sidents, en transformant progressivement le milieu gĂ©riatrique en un milieu de vie » MSSS, 2003 ; Connangle, Vercauteren, 2007. Ce nouveau modĂšle d’hĂ©bergement a pour objectif de donner aux personnes ĂągĂ©es des soins de qualitĂ©, dans un souci de dĂ©veloppement de la bientraitance » Beaulieu, 2007. En France, on parle de dĂ©marche qualitĂ© Connangle, Vercauteren, 2007, tandis qu’au QuĂ©bec, l’expression consacrĂ©e est approche Milieu de vie » Alderson, 2006. 2 Commission de la SantĂ© et de la SĂ©curitĂ© du Travail, QuĂ©bec – Document interne. 3Pour autant, les nouvelles caractĂ©ristiques des organisations gĂ©riatriques ne semblent pas s’accompagner d’une amĂ©lioration des conditions de travail des aides-soignantes, notamment du ratio d’aides-soignantes par rĂ©sidents du service Aubry, Godin et Couturier, 2011; leur charge de travail tend plutĂŽt Ă  s’intensifier, par la complexification et la multiplication des tĂąches. Ce processus s’illustre spĂ©cifiquement par un haut taux de dĂ©missions et d’absentĂ©isme pour ce personnel. En France, selon la Dares Direction de l’animation de la recherche, des Ă©tudes et des statistiques, 2011, le taux de dĂ©missions des aides-soignantes oscille entre 6 et 7 % de l’ensemble des sorties d’emploi enregistrĂ©es, dĂ©passant le taux cumulĂ© des dĂ©parts en retraite, licenciements et fin de pĂ©riodes d’essai. Dans le contexte quĂ©bĂ©cois, selon Grenier 2008, la forte mobilitĂ© des aides-soignantes s’illustre par un taux de dĂ©part de 6,3 % parmi l’effectif en poste pour la pĂ©riode 2006-2007, mais de 24,2 % pour l’effectif arrivĂ© en cours d’annĂ©e, et de 37,6 % pour les moins de 30 ans. Le taux de dĂ©part des jeunes s’explique en partie, selon l’auteur, par le haut taux de dĂ©missions en cours d’emploi. L’absentĂ©isme est Ă©galement une preuve de ce processus d’intensification. En France, selon la direction gĂ©nĂ©rale de l’offre de soins 2011, le personnel aides-soignants » a Ă©tĂ© absent en moyenne 25 jours en 2008, soit le plus haut taux dans l’univers hospitalier, et en augmentation constante depuis 2005 22 jours. Au QuĂ©bec, selon des donnĂ©es de la CSST2, les aides-soignantes Ɠuvrant en CHSLD souffrant de lĂ©sions reconnues blessures ou autres traumatismes dĂ©clarĂ©s sont absents en moyenne 188 jours par an pour la pĂ©riode 2005-2007, alors que la moyenne provinciale pour l’ensemble des travailleurs est de 87,9 jours. Les travaux de Jasseron et al. 2006 identifient le manque de soutien de l’équipe de travail face Ă  l’intensification de la charge de travail comme un facteur dĂ©terminant de la volontĂ© de changer d’horizon professionnel. Enfin, il a Ă©tĂ© montrĂ© que, dans le contexte gĂ©riatrique, l’intensification est une cause d’un processus d’individualisation des employĂ©s face Ă  la tĂąche et d’effritement du collectif Estryn-Behar et al., 2011. Du fait de leur manque d’expĂ©rience, les nouvelles recrues peuvent ressentir rapidement les difficultĂ©s nĂ©es de ce manque d’encadrement par le collectif comment rĂ©pondre aux exigences croissantes de qualitĂ© lorsque la charge de travail tend Ă  s’intensifier ? Quelles solutions trouver dans le cadre local des organisations ? 4Dans une premiĂšre partie, nous dĂ©crirons les Ă©preuves subies par les nouvelles recrues lors du processus d’intĂ©gration Ă  l’organisation, notamment les Ă©preuves temporelles que cause la contradiction des rythmes de travail. Dans une seconde partie, en utilisant principalement les donnĂ©es thĂ©oriques tirĂ©es des travaux en ergonomie de Caroly et Weill-Fassina 2004, nous montrerons comment le collectif de travail d’aides-soignantes agit comme un puissant crĂ©ateur de stratĂ©gies de rĂ©gulation qui sont transmises Ă  chaque aide-soignante pour lui permettre de respecter ces rythmes contradictoires. Nous prĂ©senterons quatre stratĂ©gies une par organisation Ă©tudiĂ©e, en montrant en quoi leur Ă©mergence dĂ©pend Ă©troitement du contexte organisationnel. Enfin, en nous rapportant aux rĂ©cents travaux de Molinier 2010a ; 2010b ; Ingwiller, Molinier, 2010, nous montrerons dans une troisiĂšme partie que l’effacement progressif du collectif et le dĂ©veloppement de l’individualisation du fait de l’intensification de la charge de travail, atteint Ă  Ă  la santĂ© au travail des aides-soignantes, notamment par la voie de la souffrance Ă©thique. MĂ©thodologie 3 Nous utilisons des propos issus de ces entretiens dans cet article pour illustrer nos analyses. Pou ... Cet article se base sur les rĂ©sultats d’une Ă©tude sociologique qualitative menĂ©e en France et au QuĂ©bec. L’objectif principal de cette Ă©tude comparative, en deux phases, Ă©tait de cerner les modalitĂ©s d’intĂ©gration des nouvelles aides-soignantes dans les organisations gĂ©riatriques. Nous avons tout d’abord effectuĂ© 25 entretiens semi-directifs en France dans deux EHPAD publics, entre janvier et avril 2011, dont six auprĂšs de nouvelles aides-soignantes dĂ©tenant moins d’un mois d’expĂ©rience. 24 entretiens ont Ă©tĂ© Ă©galement effectuĂ©s au QuĂ©bec dans deux CHSLD3 publics, entre juin et aoĂ»t 2011, dont six avec des nouvelles recrues. Ces Ă©tablissements sont situĂ©s Ă  quelques kilomĂštres d’une ville de 100 000 habitants. Le nombre de rĂ©sidents, oscillant entre 125 et 225 selon l’établissement, et le ratio rĂ©sident/aide-soignante entre 6,23 et 6,60, causent un Ă©cart entre les quatre organisations les organisations cumulant le plus grand nombre de rĂ©sidents EHPAD 2 et CHSLD 2 sont mieux pourvues en aides-soignantes que les deux autres organisations. Le tableau suivant rĂ©pertorie les caractĂ©ristiques des quatre Ă©tablissements. Tableau 1. PrĂ©sentation des Ă©tablissements Contexte Organisation Nombre de rĂ©sidents Nombre d’aides-soignantes Ratio rĂ©sidents par aides-soignantes, en moyenne France EHPAD 1 165 25 EHPAD 2 225 36 QuĂ©bec CHSLD 1 125 19 CHSLD 2 187 30 Pour les entretiens, nous avons choisi de recruter des aides-soignantes travaillant dans deux services diffĂ©rents pour chaque Ă©tablissement, mais spĂ©cialisĂ©s uniquement en soins de long sĂ©jour hors des services de courts sĂ©jours ou axĂ©s sur le traitement de maladies spĂ©cifiques comme la maladie d’Alzheimer. Une premiĂšre partie de la grille d’entretien concernait la description du processus d’intĂ©gration des nouvelles recrues dans l’organisation gĂ©riatrique, et la seconde partie Ă©tait consacrĂ©e Ă  la souffrance au travail Ă©numĂ©ration des causes de fatigue, description des activitĂ©s pĂ©nibles, etc.. Nous avons volontairement adoptĂ© une attitude d’ouverture afin d’intĂ©grer des donnĂ©es nouvelles concernant les thĂ©matiques de cette Ă©tude. Nous avons Ă©galement passĂ© 70 heures en observation non participante, dont 35 heures dans un EHPAD en France et 35 heures dans un CHSLD au QuĂ©bec. Nous avons donc suivi une nouvelle recrue par Ă©tablissement pendant cinq jours, sept heures par jour, Ă  compter de sa date d’entrĂ©e dans l’organisation. Le choix de l’EHPAD et du CHSLD pour cette phase d’observation fut donc dĂ©pendant de l’entrĂ©e d’une nouvelle recrue dans l’organisation. Une grille d’observation a Ă©tĂ© utilisĂ©e Ă  cette fin, oĂč furent notĂ©es les diffĂ©rentes Ă©tapes du processus d’intĂ©gration des nouvelles recrues. Tableau 2. Processus mĂ©thodologique Contexte Organisation Entrevues aides-soignantes Entrevues nouvelles recrues Observations France EHPAD 1 8 2 35 heures EHPAD 2 11 4 Non QuĂ©bec CHSLD 1 7 2 Non CHSLD 2 11 4 35 heures Enfin, nous avons mis Ă  contribution une mĂ©thodologie semi-inductive Glaser, Strauss, 1967 pour une analyse thĂ©matique des donnĂ©es qui nous a permis de rĂ©vĂ©ler des thĂšmes spĂ©cifiques, non abordĂ©es dans les grilles d’entretiens et d’observation, telles que l’existence de rythmes de travail spĂ©cifique et l’usage de stratĂ©gies de rĂ©gulation, qui sont devenus le cƓur de notre analyse. Les Ă©preuves d’intĂ©gration Le stage d’aide-soignante, une premiĂšre expĂ©rience 5Les parcours de formation des aides-soignants en France et au QuĂ©bec sont trĂšs similaires. Dans les deux contextes, leur intĂ©gration dans les organisations gĂ©riatriques est reconnue comme une expĂ©rience difficile. La majoritĂ© d’entre elles intĂšgrent de telles rĂ©sidences dans le but de fournir une assistance de qualitĂ© aux personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes. Arborio 2001 a montrĂ© que l’acte relationnel aider, assister, prendre soin, etc. fonde la lĂ©gitimitĂ© et le sens de leur pratique. Mais la dĂ©ception ressentie lors des premiers temps de l’entrĂ©e en fonction est importante la traversĂ©e du miroir » Hughes, 1996 est la dĂ©couverte progressive du dĂ©calage entre l’image idĂ©alisĂ©e du mĂ©tier, centrĂ© sur les relations humaines, et la rĂ©alitĂ© difficile et parfois rebutante. 4 Les Ă©lĂšves aides-soignantes, françaises et quĂ©bĂ©coises, doivent en effet suivre durant leur formati ... 6Plus particuliĂšrement, deux Ă©preuves subies lors des premiers temps de pratiques semblent difficiles Ă  supporter. La premiĂšre Ă©preuve est donc celle du dĂ©calage entre l’image idĂ©alisĂ©e du mĂ©tier – le relationnel – et l’expĂ©rience des pratiques rebutantes durant les phases de stages. La formation obligatoire d’aide-soignante en France conduit Ă  l’obtention d’un diplĂŽme professionnel d’aide-soignante DPAS. Au QuĂ©bec, s’il n’est pas lĂ©galement rĂ©clamĂ©, le diplĂŽme d’études professionnelles DEP d’assistance Ă  la personne en Ă©tablissements de santĂ© est pourtant rĂ©clamĂ© par les employeurs actuellement afin de devenir prĂ©posĂ©s dans un CHSLD public. Ainsi, la trĂšs grande majoritĂ© des nouvelles arrivantes en EHPAD et CHSLD publiques dĂ©couvre la gĂ©riatrie lors d’une pĂ©riode de stage4, et connaĂźt une premiĂšre expĂ©rience difficile du mĂ©tier. Loin de rester uniquement dans la relation humaine, les aides-soignantes doivent effectuer un travail complet de restauration » Doniol-Shaw, 2009 du corps et de l’environnement du rĂ©sident, sous la supervision directe des infirmiĂšres. Certes, cette phase est dĂ©crite par une majoritĂ© d’aides-soignantes interrogĂ©es comme une Ă©tape normale du processus d’apprentissage du mĂ©tier. Mais certaines, notamment celles qui n’ont jamais eu Ă  rĂ©aliser de toilettes dans un cadre familial avant d’intĂ©grer une telle organisation, n’hĂ©sitent pas Ă  exprimer le dĂ©goĂ»t ressenti durant cette pĂ©riode. J’avoue, j’ai Ă©tĂ© surprise, au moment du stage. Je savais qu’on allait devoir s’occuper physiquement des personnes, avec leur dĂ©jections, les nettoyer aprĂšs, et puis nettoyer le lit sale
 mais ca fait un choc la premiĂšre fois. Il faut dire que j’en avais jamais fait, mais ca sent mauvais, ca pue, tu te dis “Je vais devoir faire ca toute ma vie ?” » aide-soignante, France, 24 ans, 3 ans d’expĂ©rience Durant le stage pendant ma formation, j’ai trouvĂ© que ce qui Ă©tait dur en gĂ©riatrie, c’était principalement le fait que tu dois t’occuper de toutes les affaires sales des gens [
]. La premiĂšre journĂ©e de stage, je me suis posĂ© des questions, genre Est-ce que je vais ĂȘtre capable ? aide-soignante, QuĂ©bec, 25 ans, nouvelle recrue. 7Les aides-soignantes qui ne parviennent pas Ă  surmonter cette Ă©preuve durant leur phase de stage peuvent dĂ©cider de travailler dans un autre domaine de santĂ© hĂŽpital, rééducation, etc.. D’ailleurs, pour celles qui ont dĂ©cidĂ© de continuer Ă  travailler en gĂ©riatrie aprĂšs leur phase de stage, le dĂ©goĂ»t ne disparaĂźt jamais totalement MarchĂ©-PaillĂ©, 2010. En fait, l’épreuve du dĂ©calage avec l’image du mĂ©tier se rĂ©sout, pour les nouvelles recrues, par une occultation progressive du caractĂšre dĂ©gradant des pratiques et l’usage d’une prĂ©sentation valorisante du mĂ©tier, soit celle de la relation humaine Arborio, 2001 ; pourtant, les pratiques purement relationnelles dĂ©finies et mesurĂ©es uniquement par le temps partagĂ© entre rĂ©sident et aides-soignantes sont, selon nos observations, peu nombreuses, et fortement conditionnĂ©es par la charge de travail. Tenir un rythme soutenu et savoir ralentir 8Une seconde Ă©preuve se cumule Ă  celle-ci, que l’aide soignante dĂ©couvre plutĂŽt au moment de l’intĂ©gration Ă  l’organisation, une fois le diplĂŽme acquis et les stages effectuĂ©s. Cette Ă©preuve se retrouve Ă©galement dans les deux contextes français et quĂ©bĂ©cois, qui se ressentent tous deux l’accentuation des exigences en termes de qualitĂ© du travail et l’intensification de la charge de travail. Les nouvelles recrues doivent trouver un Ă©quilibre entre deux rythmes de travail contradictoires. Le premier rythme doit ĂȘtre soutenu tout au long de la journĂ©e de travail, afin de respecter la charge de travail prescrite sans perdre de temps durant les diffĂ©rentes phases de travail rĂ©veil, toilettes, repas, etc.. Par exemple, une aide-soignante peut refuser de prolonger la discussion avec une personne ĂągĂ©e pendant sa toilette du matin. Une chose qu’on comprend vite quand on est ici au dĂ©but, et qu’on ne voit pas trop en stage, c’est le fait d’aller vite
 enfin c’est toujours se dĂ©pĂȘcher, tu t’occupes d’une dame, tu lui fais sa toilette, tu voudrais rester pour lui parler, mais non tu ne restes pas
 tu passes Ă  une autre
 Parce qu’il y a un plan de travail Ă  respecter, donc faut prendre le rythme. »aide-soignante, France, 30 ans, 8 ans d’expĂ©rience C’est toujours “Go, go, go”, tu ne t’arrĂȘtes pas dans une journĂ©e
 Le relationnel avec la personne, c’est quand on peut, mais c’est sĂ»r que tu ne peux pas rester 10 minutes avec une madame Ă  jaser. Tu fais la toilette, les soins du corps, tu lui parles un peu en mĂȘme temps, et tu passes Ă  autre chose. »aide-soignante, QuĂ©bec, 42 ans, 15 ans d’expĂ©rience 9Le second rythme est celui des contacts avec les rĂ©sidents, qui demande aux aides-soignantes de ralentir pour Ă©couter et rĂ©pondre aux multiples besoins des personnes ĂągĂ©es, pour entretenir de bonnes relations avec elles et veiller Ă  ne jamais les maltraiter. On a un gros rythme Ă  suivre, et c’est difficile quand tu fais une toilette, ou quand tu donnes un bain
 parce que tu ne peux pas aller plus vite que la personne, et d’ailleurs tu ne dois pas la brusquer. Tu dois ralentir et faire ton travail en suivant au mieux son rythme, mais sans perdre trop de temps. » aide-soignante, France, 29 ans, 10 ans d’expĂ©rience Le plus difficile, c’est de bien prendre le temps avec la madame dont tu t’occupes, de prendre le temps avec elle, quand tu fais une toilette par exemple, alors que tu sais que tu as encore six personnes Ă  t’occuper aprĂšs
 » aide-soignante, QuĂ©bec, 38 ans, 6 ans d’expĂ©rience 10Ces rythmes sont contradictoires parce qu’ils suivent des logiques temporelles divergentes d’une part la rapiditĂ© dans l’accomplissement des tĂąches, et d’autre part la lenteur des contacts corporels. La rationalisation des temps de travail propre Ă  une organisation industrielle » MĂ©haut, al., 2009 octroie trĂšs peu de temps Ă  des actes qui demandent pourtant de respecter le rythme du patient. Les aides-soignantes nouvellement intĂ©grĂ©es doivent apprendre Ă  respecter ces rythmes, ce qui peut constituer une Ă©preuve particuliĂšrement difficile, puisqu’elle brise en partie l’image idĂ©alisĂ©e du mĂ©tier. En arrivant ici, tu te rends compte qu’on a beaucoup de choses Ă  faire en peu de temps, et je n’avais pas ressenti ça en stage [
]. En fait, tu dois t’occuper des rĂ©sidents, tu dois les aider, les emmener Ă  la toilette, par exemple, mais tu as deux minutes pour faire ça. Ça ne convient pas Ă  une madame de 90 ans
 et je ne m’attendais pas Ă  ce qu’on soit autant dans le jus, et qu’on ait si peu de temps pour les rĂ©sidents aide-soignante, QuĂ©bec, 25 ans, nouvelle recrue 11Comme l’ont montrĂ© Litim et Kostulski 2006, une expĂ©rience nĂ©gative de ce dĂ©calage peut conduire les aides-soignantes les moins expĂ©rimentĂ©es Ă  la culpabilitĂ© ou Ă  la rĂ©signation. Ceci prouve toute l’importance de l’encadrement des jeunes recrues par les aides-soignantes plus expĂ©rimentĂ©es, et, plus globalement, par un collectif de travail d’aides-soignantes. Le collectif, instance d’équilibrage des rythmes temporels Les fonctions du collectif 12Nous dĂ©finissons le collectif de travail comme l’ensemble des aides-soignantes travaillant dans un mĂȘme service de travail, c'est-Ă -dire dans un contexte local de partages de pratiques et de normes Caroly, 2011, qui peut jouer un rĂŽle important de soutien moral et/ou technique Brizon, 2002 pour chacun de ses membres. Dans le contexte gĂ©riatrique, le collectif d’aides-soignantes dĂ©tient plusieurs fonctions. 13Sa premiĂšre fonction est de transformer les injonctions organisationnelles prĂ©sentĂ©es plus haut quantitĂ©/qualitĂ© en rythmes de travail pour chacun des membres. Plus prĂ©cisĂ©ment, le collectif est l’instance de transformation des rĂšgles dictĂ©es par l’institution en normes de travail Ă  deux rythmes. De fait, il imprime une norme de rapiditĂ© empĂȘchant toute aide-soignante de donner trop de temps pour une relation avec une personne ĂągĂ©e, ou un soin. Mais il oblige chacun Ă  respecter une norme de ralentissement au moment du contact avec le rĂ©sident. L’injonction bureaucratique se transforme ainsi en enjeu organisationnel lorsque le collectif de travail devient le garant du respect de tels rythmes. Les aides-soignantes notent justement que, selon elles, c’est l’ensemble des membres du collectif qui doit respecter de telles normes, et notamment les recrues nouvellement intĂ©grĂ©es Ă  l’organisation, puisque chacun des membres dĂ©pend des injonctions organisationnelles prescrites, soit la charge de travail et la qualitĂ© des pratiques. On est toutes obligĂ©es de respecter le rythme, de suivre le temps, sans ça
 tu mets tout le monde en retard, les autres doivent venir t’aider, et on s’en sort pas
 »aide-soignante, France, 54 ans, 33 ans d’expĂ©rience. Il y a des horaires qu’on doit tenir, comme par exemple Ă  telle heure tu dois avoir fini avec tes dix personnes pour les toilettes. Sans ça, tu te mets en retards pour les dĂ©jeuners. Donc il faut qu’on arrive Ă  tenir le rythme qu’on se fixe toutes, parce qu’on est toutes obligĂ©es de se dĂ©pĂȘcher pour ĂȘtre dans les temps. » aide-soignante, QuĂ©bec, 29 ans, 9 ans d’expĂ©rience 5 Ce lexique est prĂ©cisĂ©ment utilisĂ© par les aides-soignantes elles-mĂȘmes dans les deux contextes. 14La deuxiĂšme fonction du collectif est l’évaluation de la compĂ©tence des recrues Ă  jongler » avec les deux rythmes de travail contradictoires. Ceci pose des problĂšmes techniques et Ă©thiques fondamentaux. Techniques, car il faut savoir remplir ses tĂąches rapidement sans pour autant mettre en danger le corps du rĂ©sident ; Ă©thiques, puisque se joue la question de la qualitĂ© du travail lorsque les conditions humaines et matĂ©rielles ne sont pas suffisantes pour atteindre cet idĂ©al. ConfrontĂ©es Ă  ces problĂšmes, les nouvelles recrues sont donc susceptibles de commettre des erreurs et doivent rĂ©ajuster leur pratique, principalement lors des premiĂšres journĂ©es de travail. Pendant les premiers jours d’essai, une ancienne » plus expĂ©rimentĂ©e joue le rĂŽle de mentor ou de tuteur, mais doit aussi Ă©valuer la capacitĂ© de la recrue Ă  maĂźtriser les rythmes de travail contradictoires. Les anciennes »5 sont chargĂ©es de l’évaluation des nouvelles », c'est-Ă -dire des jeunes recrues. Les anciennes deviennent des porte-parole du collectif pendant l’intĂ©gration des nouvelles, puisqu’elles jugent de leur capacitĂ© Ă  respecter les rythmes de travail et leur transmettent des stratĂ©gies rĂ©gulatrices. 15Le collectif est enfin chargĂ© de la sĂ©lection des recrues. Nous avons montrĂ© ailleurs comment le collectif de travail contrĂŽle en partie le processus d’intĂ©gration des recrues Aubry, 2010 pendant les phases dite de doublage », en France, et d’ orientation » ou training » au QuĂ©bec. Le processus est sensiblement identique dans les deux contextes. Durant ces phases de 2 Ă  5 jours, une ancienne est chargĂ©e de superviser une nouvelle arrivante lors de phases pratiques durant lesquelles les rythmes de travail sont en jeu, soit les toilettes, les bains, les repas. L’ancienne Ă©met rapidement un jugement sur la capacitĂ© de la recrue Ă  respecter les rythmes de travail contradictoires. Ainsi, la phase d’intĂ©gration se prĂ©sente comme un processus d’interaction par lequel une nouvelle recrue va ĂȘtre habilitĂ©e Stroobants, 2007 par une ancienne Ă  travailler selon les normes collectives. Celles qui ont tendance Ă  respecter davantage le rythme rapide sont rapidement identifiĂ©es comme capables de pratiques maltraitantes. Celles qui respectent majoritairement le rythme du travail relationnel sont perçues comme des novices peu soucieuses de la charge de travail collective, qui pourrait entraĂźner une perte de temps mal vĂ©cue par le collectif d’aides-soignantes. Le collectif peut donc Ă©carter les nouvelles recrues qui ne parviennent pas Ă  respecter les rythmes prescrits. Les aides-soignantes plus expĂ©rimentĂ©es ayant dĂ©jĂ  vĂ©cu de telles phases de doublage ou d’orientation parlent des jeunes recrues compĂ©tentes comme celles sachant prendre des initiatives » France ou sachant tenir un beat » QuĂ©bec. Ces termes illustrent la capacitĂ© des recrues Ă  respecter un rythme rapide dans le souci d’attĂ©nuer la charge de travail collective, tout en sachant rĂ©duire la cadence temporairement au contact du rĂ©sident. Quand une jeune arrive, tu vois vite si elle l’a ou pas
 Il faut qu’elle soit douce avec la madame, mais jamais elle doit trop prendre de temps parce qu’elle peut mettre en retard tout le monde. [
] il faut qu’elle ait le beat, qu’elle sache aller d’un rĂ©sident Ă  un autre sans perdre de temps. » aide-soignante, QuĂ©bec, 36 ans, 15 ans d’expĂ©rience 16Accepter ces normes et les mettre en application n’est pas un processus aisĂ©. Il paraĂźt en effet difficile, pour les nouvelles arrivantes, de respecter ces deux normes contradictoires sans tendre durant leurs premiĂšres expĂ©riences Ă  rĂ©pondre prioritairement Ă  l’une ou l’autre des injonctions. PrĂ©cisĂ©ment, le collectif dĂ©tient une quatriĂšme fonction, soit celle de crĂ©ateur/transmetteur de stratĂ©gies de rĂ©gulation nĂ©cessaires Ă  l’équilibrage des rythmes de travail des nouvelles recrues. Le collectif et la transmission des stratĂ©gies de rĂ©gulation 17Le mĂ©tier d’aide-soignante est largement considĂ©rĂ© dans les Ă©crits scientifiques comme une activitĂ© professionnelle Ă  faible technicitĂ© Arborio, 2009. Cette affirmation tient compte de la division technique du travail au sein des organisations hospitaliĂšres, et, plus prĂ©cisĂ©ment, gĂ©riatriques plus le poste occupĂ© dans cette division est Ă©levĂ©, plus celui-ci nĂ©cessite la connaissance et l’application de compĂ©tences techniques, comme c’est le cas pour les mĂ©decins ou les infirmiĂšres. Les aides-soignantes, au bas de cette Ă©chelle technique, dĂ©fendent davantage l’usage de compĂ©tences relationnelles Arborio, 2001 qu’elles dĂ©veloppent au contact du rĂ©sident. Dans le cadre de notre Ă©tude, elles construisent et utilisent des stratĂ©gies de rĂ©gulation afin de parvenir Ă  respecter les rythmes temporels contradictoires. Pour reprendre les propos de Bourrier 2009, les aides-soignantes ont acquis des zones de compĂ©tences qu’[elles] sont les seul[e]s Ă  dĂ©tenir parfaitement. C’est le groupe dans son ensemble qui au final, rĂ©ussit Ă  se construire par toute une sĂ©rie de tactiques, conscientes et inconscientes tout Ă  la fois » p. 152. Dans la lignĂ©e des travaux de Caroly et Weill-Fassina 2007, nous dĂ©finissons ces stratĂ©gies de rĂ©gulation comme un ensemble de pratiques tacites collectivement partagĂ©es et transmises entre aides-soignantes expĂ©rimentĂ©es et novices, et qui permettent de respecter les exigences imposĂ©es malgrĂ© leur Ă©ventuel caractĂšre contradictoire. Selon ces auteurs 2004, des stratĂ©gies de rĂ©gulation peuvent rĂ©soudre les conflits engendrĂ©s par les contradictions vĂ©cues en situation de travail. 18Nous avons pu observer et rĂ©pertorier des stratĂ©gies de rĂ©gulation dans les quatre organisations. Elles ont toutes pour fonction de rĂ©pondre aux exigences contradictoires des organisations gĂ©riatriques en termes de rythmes de travail. Mais la nature de ces stratĂ©gies et leur mode de transmission diffĂšrent d’une organisation Ă  une autre. En effet, elles dĂ©pendent des contextes locaux, des caractĂ©ristiques de chacune des organisations nombre de rĂ©sidents, ratios, etc., des problĂ©matiques spĂ©cifiques Ă  chacune d’entre elles, et du degrĂ© de libertĂ© et d’autonomie laissĂ©e au collectif pour crĂ©er, utiliser et transmettre des stratĂ©gies de rĂ©gulation. Nous avons choisi de catĂ©goriser exclusivement ces stratĂ©gies selon le critĂšre du respect des rĂšgles dictĂ©es par la hiĂ©rarchie certaines sont manifestement clandestines, puisqu’elles ne respectent pas stricto sensu les pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie organisationnelle infirmiĂšres et chefs d’unitĂ© de vie au QuĂ©bec, infirmiĂšres et cadres de santĂ© en France ; d’autres sont communĂ©ment acceptĂ©es par cette hiĂ©rarchie et la direction d’hĂ©bergement. Ce type de catĂ©gorisation ne permet pas d’identifier dans le dĂ©tail le poids des caractĂ©ristiques organisationnelles dans la crĂ©ation de ces stratĂ©gies ; mais il a le mĂ©rite de comparer ces organisations selon un critĂšre identique, soit la conformitĂ© de ces stratĂ©gies aux pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie. Nous prĂ©sentons donc quatre stratĂ©gies observĂ©es. StratĂ©gies acceptĂ©es par la hiĂ©rarchie organisationnelle 19EHPAD 1. Dans cette organisation française, une des stratĂ©gies observĂ©es consiste Ă  commencer le travail du matin par les rĂ©sidents les plus dĂ©pendants physiquement, car leur rĂ©veil et leur toilette sont susceptibles de prendre le plus de temps. Ceci permet au personnel de mieux maĂźtriser les rythmes Ă  tenir durant la journĂ©e de travail si le temps passĂ© pour les premiers rĂ©sidents est considĂ©rĂ© comme long, les aides-soignantes pourront rattraper leur retard auprĂšs des autres rĂ©sidents, en accĂ©lĂ©rant le rythme hors de la phase de proximitĂ©. Le temps rĂ©servĂ© aux autres rĂ©sidents pourra ĂȘtre plus flexible, puisque les risques de ralentissement seront plus faibles. NĂ©anmoins, l’usage d’une telle stratĂ©gie n’est pas assurĂ© dans toutes les organisations il faut que les infirmiĂšres responsables de l’encadrement des aides-soignantes acceptent de leur laisser une certaine marge de libertĂ© dans la construction du plan de travail, ce qui est le cas dans le service Ă©tudiĂ© Quand je suis arrivĂ©e, il y a une semaine, ma tutrice m’a dit tu prends les plus difficiles de ton plan de travail en premier ; par exemple, tu prends les plus lourds, et tu finis par les plus lĂ©gers
 ça permet de mieux gĂ©rer la journĂ©e, d’ĂȘtre moins speed. » aide-soignante, France, 19 ans, nouvelle recrue 20ParallĂšlement, grĂące Ă  cette libertĂ© donnĂ©e au collectif de travail de modifier son plan de travail, la transmission de la stratĂ©gie est facilitĂ©e. L’aide-soignante expĂ©rimentĂ©e peu librement la proposer Ă  la recrue, et celle-ci peut aisĂ©ment en discuter avec les autres collĂšgues et l’intĂ©grer Ă  ses stratĂ©gies. 21CHSLD 2. Une autre stratĂ©gie acceptĂ©e par la hiĂ©rarchie, identifiĂ©e dans une organisation quĂ©bĂ©coise, consiste Ă  alimenter deux rĂ©sidents en mĂȘme temps. Par exemple, durant le dĂ©jeuner, une aide-soignante peut alimenter alternativement deux rĂ©sidents placĂ©s en face d’elle ; ceci permet de rester proche d’eux tout en gagnant du temps. L’usage d’une telle stratĂ©gie est acceptĂ© par le chef d’unitĂ© de vie du service Ă©tudiĂ©, qui n’y voit pas d’atteinte aux besoins du rĂ©sident ; de fait, sa transmission auprĂšs des nouvelles recrues est facilitĂ©e. StratĂ©gies clandestines 22EHPAD 2. Dans cette organisation, la stratĂ©gie observĂ©e consiste Ă  retarder le passage aux toilettes d’un patient souffrant d’incontinence. Emmener un patient aux toilettes est considĂ©rĂ© par le personnel comme un acte long, qui demande beaucoup de temps 5 Ă  15 minutes. Si elles garantissent qu’il faut toujours s’informer de l’urgence de la demande du rĂ©sident, certaines aides-soignantes estiment qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’accepter Ă  chaque fois qu’un rĂ©sident demande Ă  ĂȘtre emmenĂ© aux toilettes, et choisir plutĂŽt une ou deux pĂ©riodes maximum durant une demi-journĂ©e de travail pour rĂ©pondre Ă  ce besoin. Les aides-soignantes estiment respecter les besoin des rĂ©sidents en procĂ©dant ainsi, mais ce n’est pas l’avis du cadre de santĂ© du service Ă©tudiĂ©, qui voit dans cette pratique une forme de maltraitance non-avouĂ©e. Ainsi, les aides-soignantes parlent peu de cette stratĂ©gie, et tentent de cacher cette pratique Ă  leur hiĂ©rarchie. De fait, la transmission auprĂšs des nouvelles arrivantes n’est pas un processus aisĂ© elle a souvent lieu aux moments oĂč le contrĂŽle de la hiĂ©rarchie est faible, notamment durant les pauses. De plus, cette stratĂ©gie peut donner un sentiment de culpabilitĂ© Ă  la nouvelle recrue On a un monsieur qui est incontinent, et une collĂšgue m’avait dit si tu peux Ă©viter d’aller toujours rĂ©pondre si c’est pour aller aux toilettes, ce serait bien, parce qu’il va vouloir y aller toutes les dix minutes
 Ça m’a beaucoup dĂ©rangĂ©e au dĂ©but, et puis avec le temps tu te dis que c’est mieux, sans ça ta journĂ©e n’avance pas. » aide-soignante, France, 22 ans, nouvelle recrue 23On constate qu’une telle stratĂ©gie pose un problĂšme Ă©thique essentiel aux nouvelles recrues pour ne pas perdre de temps, elles doivent accepter de ne pas rĂ©pondre aux demandes du rĂ©sident, contrevenant par lĂ  mĂȘme aux objectifs de leur pratique. Mais l’adhĂ©sion Ă  un collectif peut normaliser une situation de doute sur la qualitĂ© de sa pratique. Cela lui permet de ne pas tomber dans le dĂ©senchantement individuel et de trouver dans la solidaritĂ© collective une forme d’appui moral. 24CHSLD 1. Dans cette organisation, une stratĂ©gie clandestine observĂ©e consiste Ă  utiliser seul un lĂšve-personne appelĂ© souleveur » au QuĂ©bec pour les rĂ©sidents fortement dĂ©pendants afin de pouvoir changer leurs draps. La direction d’établissement demande pourtant explicitement de rĂ©aliser ces actes Ă  deux aides-soignantes, afin que le rĂ©sident ne risque pas de chuter. Mais on a pu observer que, dans certaines situations oĂč le personnel est en retard par rapport Ă  son plan de travail, des aides-soignantes n’hĂ©sitent pas Ă  le faire toutes seules, pour ne pas attendre qu’une collĂšgue se libĂšre. Elles prennent beaucoup de prĂ©cautions pour ne pas risquer une chute du rĂ©sident, et considĂšrent de ce fait qu’elles ne le mettent pas en danger. Du fait de sa nature clandestine, il semble difficile que cette stratĂ©gie puisse ĂȘtre transmise facilement aux recrues. Elle pourrait poser, elle aussi, un problĂšme Ă©thique aux recrues, cause d’une souffrance morale que l’appartenance Ă  un collectif peut apaiser. Une fragilisation du rĂŽle du collectif Individualisation du rapport aux rythmes du travail 25La transmission de ces stratĂ©gies, qu’elles soient clandestines ou acceptĂ©es par la hiĂ©rarchie, par les aides-soignantes expĂ©rimentĂ©es et leur acquisition par les jeunes recrues reprĂ©sentent des vĂ©ritables enjeux Ă©thiques. Le collectif de travail peut jouer un rĂŽle de soutien moral permettant aux nouvelles recrues de ne pas sentir coupable en respectant des exigences organisationnelles. 26Pourtant, les conditions positives permettant une transmission rĂ©ussie de ces stratĂ©gies entre aides-soignantes en gĂ©riatrie semblent actuellement difficiles Ă  trouver, et ce dans les deux contextes français et quĂ©bĂ©cois. Le rĂŽle structurant du collectif de travail d’aides-soignantes envers les recrues paraĂźt en effet fragilisĂ© actuellement Estryn-Behar, 2011. Les moments oĂč le personnel expĂ©rimentĂ©, titulaire, encadre le personnel novice, majoritairement prĂ©caire, semblent plus rares et de moins bonne qualitĂ©, par l’effet de l’intensification du travail et du fort roulement de personnel Divay, 2010. 27Cet Ă©tat de fait peut aboutir Ă  une individualisation du rapport des aides-soignantes au travail, et notamment aux rythmes de travail contradictoires. Les consĂ©quences peuvent ĂȘtre importantes. Par exemple, nous avons pu noter que les travailleurs expĂ©rimentĂ©s, en France et au QuĂ©bec, tendent Ă  refuser frĂ©quemment de rĂ©aliser des pratiques de doublage ou d’orientation devant assurer ces phases d’intĂ©gration pendant leur pĂ©riode de travail, les anciennes disent ne pas avoir le temps de bien transmettre leurs compĂ©tences ; de plus, le fort taux de roulement de personnel les conduit Ă  penser que leur travail de transmission n’a pas ou peu d’utilitĂ©. Je refuse actuellement de faire de l’orientation
 C’est trop de travail. On en fait de plus en plus, et il faut en plus qu’on fasse du doublage durant notre pĂ©riode de travail
 C’est toujours des nouvelles qui arrivent, qui repartent, c’est toujours Ă  refaire. » aide-soignante, France, 52 ans, 33 ans d’expĂ©rience 28Si les anciennes aides-soignantes refusent d’encadrer de telles pĂ©riodes d’intĂ©gration, les nouvelles recrues devront affronter seules les rythmes de travail. Cette expĂ©rience est nĂ©gative, surtout lorsque la nouvelle ne maĂźtrise pas encore les situations, et que l’expĂ©rience professionnelle d’aide-soignante reprĂ©sente une nouveautĂ© pour la recrue hors de la pĂ©riode de stage. Ma premiĂšre expĂ©rience, j’ai dĂ» la faire toute seule. En fait, celle qui devait me superviser a dĂ» remplacer quelqu’un d’autre qui Ă©tait absente, alors on m’a dit “ok, tu vas devoir te dĂ©brouiller”, alors j’ai fait mes toilettes
 j’étais un peu en retard mais on m’a aidĂ©e Ă  la fin pour finir avant midi. » aide-soignante, France, 25 ans, 2 ans d’expĂ©rience 29Cette situation de solitude face aux exigences du travail peut donc ĂȘtre particuliĂšrement mal vĂ©cue pour une forte proportion de nouvelles recrues. Comment une nouvelle recrue parvient-elle Ă  trouver un Ă©quilibre temporel si aucun personnel expĂ©rimentĂ© n’est prĂ©sent pour imposer les normes collectives de rythmes de travail, ou pour transmettre des stratĂ©gies de rĂ©gulation ? Par ailleurs, comment une nouvelle recrue peut-elle ne pas tendre vers la rĂ©signation si elle utilise une stratĂ©gie clandestine sans soutien moral du collectif de travail ? Il y a une semaine, une nouvelle est venue, mais on ne pouvait pas faire de training, on Ă©tait dans le jus. On lui a dit qu’on l’aiderait la journĂ©e suivant, mais la pauvre Ă©tait tellement en retard qu’elle a refusĂ© de faire une seconde journĂ©e. Elle se sentait mal Ă  l’idĂ©e de ne pas prendre du temps pour les rĂ©sidents. » aide-soignante, QuĂ©bec, 44 ans, 23 ans d’expĂ©rience 30Ainsi, l’état actuel des organisations gĂ©riatriques rend la pĂ©riode d’intĂ©gration des nouvelles recrues complexe et difficile. Il paraĂźt de plus en plus difficile pour elles d’intĂ©grer des stratĂ©gies de rĂ©gulation qui leur permettrait de faciliter leur expĂ©rience professionnelle, car les pĂ©riodes de transmission se rarĂ©fient ou se complexifient. Dans ce cadre, les stratĂ©gies collectives de rĂ©gulation tendent Ă  se transformer en stratĂ©gies individuelles de dĂ©fense afin de tenir » individuellement face aux contradictions des rythmes de travail. Ces stratĂ©gies individuelles n’ont plus vocation Ă  rĂ©pondre adĂ©quatement Ă  des exigences contradictoires ressenties collectivement, mais Ă  sacrifier une exigence pour mieux rĂ©pondre Ă  l’autre – le plus souvent celle privilĂ©giant le rythme organisationnel. Nous avons pu observer certaines de ces stratĂ©gies une aide-soignante, en France, refuse de rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone dans la chambre d’un rĂ©sident car elle prĂ©tend que le membre de la famille qui appelle lui fait perdre beaucoup de temps et l’empĂȘche de respecter le plan de travail. Ici, la relation au rĂ©sident est sacrifiĂ©e au profit du rythme de travail imposĂ© par le collectif. Au QuĂ©bec, une ancienne demande Ă  une nouvelle recrue, ayant terminĂ© sa phase d’orientation, de faire la toilette de rĂ©sidents fortement dĂ©pendants, ce qui nĂ©cessite un temps consĂ©quent. L’ancienne explique son choix par le fait que la nouvelle apprendra plus vite si elle s’occupe de ce type de rĂ©sidents tout de suite ». En fait, l’ancienne, jouissant de ses annĂ©es d’expĂ©rience, prĂ©fĂšre dĂ©lĂ©guer Ă  sa collĂšgue une tĂąche complexe, afin de consacrer davantage de temps Ă  ses patients », c’est-Ă -dire aux moins rĂ©calcitrants Molinier, 2005. Le risque de dĂ©veloppement de la souffrance Ă©thique 31Ces deux exemples, parmi d’autres, dĂ©montrent toute l’importance de prendre en compte ce processus d’individualisation du rapport au travail en gĂ©riatrie. Le manque d’encadrement collectif des aides-soignantes peut les conduire Ă  faire du rĂ©sident non plus un sujet qui a des besoins mais l’objet autour duquel tournent les problĂ©matiques des rythmes de travail. La dĂ©personnalisation des rĂ©sidents Caradec, 2001 et les pratiques maltraitantes peuvent alors devenir des risques concrets En situation de surcharge, il est facile d’oublier l’humanitĂ© de quelqu’un » Molinier, 2010a, p. 116. La maltraitance Ă©voquĂ©e ici n’est pas considĂ©rĂ©e comme une forme individualisĂ©e de violence d’un acteur professionnel envers un rĂ©sident, mais comme le rĂ©sultat d’une organisation du travail inadĂ©quate Molinier, 2010b qui favorise la priorisation de la charge de travail et du respect du rythme de travail organisationnel. 32De ce fait, ce processus d’individualisation peut avoir Ă©galement des consĂ©quences en termes de santĂ© au travail. Nous avons montrĂ© que le collectif de travail tend Ă  protĂ©ger chacune des aides-soignantes de ses doutes sur la qualitĂ© de ses pratiques. Un effritement du collectif provoque pour ses membres une forme de souffrance dite Ă©thique Ingwiller et Molinier, 2010, nĂ©e de l’écart entre l’image valorisĂ©e du mĂ©tier et le travail rĂ©el. Cette souffrance se dĂ©finit comme un mal-ĂȘtre consĂ©cutif au fait de rĂ©aliser des actes moralement condamnables. Bonnemain, Vidal-Gomel et Bourmaud 2011 ont particuliĂšrement bien dĂ©montrĂ© comment la souffrance Ă©thique chez les aides-soignantes en gĂ©riatrie en France naĂźt du sentiment de ne pas pouvoir offrir une assistance de qualitĂ© lorsque la charge de travail est excessive. Prolongeant cette idĂ©e, il faut noter toute l’importance du collectif dans la transmission des stratĂ©gies de rĂ©gulation des anciennes aux nouvelles, afin d’éviter ce type de souffrance ; le savoir issu du collectif se discute et se transmet des plus anciennes aux novices, le savoir-faire du care est le produit d’une expĂ©rience collective » Molinier, 2009, p. 451. 33Ainsi, reprenant l’idĂ©e de De Bandt, Dejours et Dubar 1995, nous pensons qu’un espace de dĂ©libĂ©ration est nĂ©cessaire Ă  la construction d’une intelligence collective et d’une logique de coopĂ©ration entre pairs. Selon Dejours 2009, p. 293, La coopĂ©ration, c’est ce qu’il faut collectivement inventer pour combler les lacunes, pour adapter et ajuster les prescriptions formulĂ©es par la hiĂ©rarchie, c’est-Ă -dire adapter ou “interprĂ©ter” les ordres. ». 34Une organisation ou un mode de gestion du personnel doivent donner suffisamment d’espace Ă  ses membres pour construire une telle coopĂ©ration. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© Foner, 1993 ; Bourrier, 2009 toute l’importance des phases de repos et de repas entre les membres de l’équipe d’aides-soignantes afin de construire un tel espace de discussion collective. La phase d’intĂ©gration des nouvelles recrues doit prĂ©cisĂ©ment ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un tel espace-temps de dĂ©libĂ©ration, pour trouver des accords normatifs collectifs Dejours, 2009 qui rĂ©pondent aux problĂšmes de l’organisation. Selon nous, la fragilisation d’une telle phase gĂȘne la rĂ©gulation collective, contribuant ainsi Ă  la souffrance Ă©thique, jusqu’à expliquer les forts taux de dĂ©missions et d’absences pour les nouvelles recrues prĂ©sentĂ©s plus haut. 35Nous avons montrĂ© dans cet article que la phase d’intĂ©gration des nouvelles recrues aides-soignantes dans les organisations gĂ©riatriques françaises et quĂ©bĂ©coises est une phase complexe d’expĂ©rimentation du mĂ©tier, oĂč elles dĂ©couvrent des normes collectives de rythmes de travail. Nous avons pu constater que les aides-soignantes tendent Ă  suivre collectivement un mĂȘme objectif respecter ces rythmes de travail par l’usage et la transmission de stratĂ©gies de rĂ©gulation afin de rĂ©pondre Ă  des prescriptions contradictoires. 36NĂ©anmoins, notre Ă©tude prĂ©sente deux limites majeures. La premiĂšre tient au faible nombre d’établissements observĂ©s. Une Ă©tude portant sur davantage d’établissements et d’aides-soignantes, pourrait permettre de construire un catalogue plus Ă©tendu des stratĂ©gies utilisĂ©es. Une seconde limite porte sur notre choix de considĂ©rer uniquement ces stratĂ©gies selon leur degrĂ© de conformitĂ© envers les pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie. Une analyse plus fine des organisations histoire, caractĂ©ristiques du personnel, etc. permettrait de mieux identifier les conditions favorisant l’émergence de ces stratĂ©gies, et de les rapporter Ă  leur contexte culturel national ou provincial. 37Postulant nĂ©anmoins l’existence et l’usage de ces stratĂ©gies de rĂ©gulation des rythmes de travail, nous pouvons proposer une piste d’amĂ©lioration de l’intĂ©gration des nouvelles recrues. En accord avec les travaux de Yeatts et al. 2004, il serait pertinent que la hiĂ©rarchie organisationnelle donne davantage d’autonomie et de pouvoir aux aides-soignantes dans l’organisation de leur travail, tout en contrĂŽlant leur qualitĂ© finale. Ceci permettrait aux aides-soignantes, et plus particuliĂšrement aux nouvelles recrues, d’utiliser, voire de crĂ©er davantage de stratĂ©gies, sans tomber dans la crainte d’ĂȘtre jugĂ© comme un membre incompĂ©tent », voire maltraitant », par un membre de la hiĂ©rarchie.
\n \n \n comment allez vous vivre durant la formation d aide soignante

Pouraccompagner et entourer la personne en fin de vie dans ses choix, y compris les plus difficiles (comme par exemple le don d’organes), il est

Vous ĂȘtes un salariĂ© en CDD ou CDI et vous souhaiteriez effectuer une formation afin de monter en compĂ©tences ou d’envisager un nouveau mĂ©tier ? Sachez que dĂ©sormais chaque salariĂ© dispose d’un Compte Personnel de Formation CPF et que vos cotisations vous donnent le droit Ă  un financement pour rĂ©aliser des formations. A ce titre, vous avez le droit de demander des congĂ©s payĂ©s ou sans solde dans le but d’assister Ă  cette formation. Votre employeur n’est pas obligĂ© d’accepter votre indisponibilitĂ© voir le code du travail sur le droit des salariĂ©s, mais vous avez tout Ă  fait le droit de lui demander un congĂ©s de formation professionnelle, voir de participer financiĂšrement en complĂ©ment de votre CPF aux coĂ»ts que celle-ci engendre. ModĂšle de lettre de formation professionnelle Ă  son employeur Vous pourrez utiliser le modĂšle ci-dessous pour formuler une demande de congĂ©s payĂ©s Ă  votre employeur afin de rĂ©aliser votre formation. Veillez Ă  bien le remplir avec vos propres informations PrĂ©nom, Nom Adresse Code Postal et Ville Destinataire Adresse Code Postal et Ville À ville, le xx/xx/xx Objet Demande de formation professionnelle PiĂšces-jointes les indiquer Madame, Monsieur, EmployĂ©e de indiquer le secteur dans votre entreprise en tant que indiquer la fonction souhaitĂ©e, je dĂ©sire aujourd’hui me rĂ©orienter professionnellement vers le mĂ©tier de indiquer le nom du mĂ©tier. Par la prĂ©sente, je vous adresse une requĂȘte de prise en charge de ma formation de indiquer la formation de indiquer le nom de l’organisme, dans le cadre de indiquer la nature du dispositif. Je vous ai d’ailleurs transmis la fiche descriptive de cette formation en piĂšce jointe. En consĂ©quence, je vous demande de m’octroyer un mois de congĂ©s sans soldes, temps nĂ©cessaire Ă  cette formation, et vous propose de contribuer financiĂšrement, Ă  hauteur de 2000€ pour le coĂ»t qui est non supportĂ© par mon Compte Personnel de Formation. Titulaire d’un indiquer le diplĂŽme de plus cohĂ©rent avec la formation, je pratique mon mĂ©tier depuis maintenant indiquer le nombre annĂ©es, dont indiquer le nombre au sein de votre entreprise Ă  ne noter que si vous avez dĂ©jĂ  travaillĂ© pour cet employeur. Durant ma carriĂšre, j’ai occupĂ© les fonctions suivantes de indiquer les fonctions occupĂ©es pendant nombre d’annĂ©es annĂ©es. Cela m’a rendu possible l’assimilation de nombreuses compĂ©tences, comme indiquer les compĂ©tences les plus cohĂ©rentes avec la formation, ainsi que l’assimilation de qualitĂ©s de indiquer les qualitĂ©s les plus cohĂ©rentes avec la formation. Je dĂ©sire aujourd’hui, professionnellement comme personnellement, orienter ma carriĂšre vers le mĂ©tier de indiquer le mĂ©tier, pour pouvoir Ă©voluer dans l’entreprise quand un poste de cette nature viendra Ă  ĂȘtre vacant ou créé indiquer “ou crĂ©Ă©â€ seulement si c’est un poste qui sera prochainement prĂ©sent dans l’entreprise. C’est naturellement que j’ai choisi d’aller dans cette voie, car je suis indiquer les traits de personnalitĂ© pertinents et j’ai indiquer les expĂ©riences pertinentes. Je vous remercie par avance de la considĂ©ration que vous porterez Ă  ma demande, et suis Ă  votre entiĂšre disposition pour convenir d’un entretien afin de vous expliquer plus en dĂ©tail mon projet. Dans l’attente de votre rĂ©ponse, qui j’espĂšre sera positive, veuillez agrĂ©er, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distinguĂ©s. Signature PrĂ©nom et Nom Pour aller plus loin si vous avez des questions sur la formation professionnelle, son financement et les congĂ©s, vous pouvez poser votre question dans les commentaires, et vos camarades y rĂ©pondront 😉 volontiers.

Sylvie 50 ans Sylvie « Je suis aide-soignante et j'ai suivi une formation de clown qui m'a beaucoup plu. Spontanément, je suis beaucoup dans la dérision et dans l'humour, mais j'ai compris la

Ludivine Chambet, infirmiĂšre soupçonnĂ©e d'avoir administrĂ© des cocktails mortels Ă  des retraitĂ©s arrive au tribunal de ChambĂ©ry, le 9 mai 2017 / AFP "Ce que j'ai fait est trĂšs terrible" l'aide-soignante accusĂ©e d'avoir empoisonnĂ© volontairement, en mĂ©langeant des mĂ©dicaments, 13 pensionnaires d'une maison de retraite, dont 10 en sont morts, a commencĂ© mardi Ă  faire face Ă  ses actes devant les assises de la Savoie."J'ai travaillĂ© beaucoup avec les psychiatres et psychologues pour comprendre ce qui s'est passĂ©", a dĂ©clarĂ© Ludivine Chambet. Cette jeune femme de 33 ans, de grande taille, cheveux longs, ne laisse passer qu'un filet de voix au timbre enfantin."J'espĂšre que ce procĂšs va pouvoir faire avancer les choses et rĂ©pondre aux questions des familles", ajoute-t-elle aprĂšs la longue Ă©numĂ©ration de ses victimes par la prĂ©sidente de la cour, Isabelle jours d'audience sont prĂ©vus pour revenir sur l'ensemble des faits l'administration de cocktails de neuroleptiques et antidĂ©presseurs durant un an, entre 2012 et 2013, Ă  huit femmes et cinq hommes de 76 Ă  96 ans, rĂ©sidents de l'Ă©tablissement d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes Ehpad Le CĂ©salet, Ă  Jacob-Bellecombette Savoie, relevant du Centre hospitalier de dĂ©crite comme compĂ©tente et investie dans son travail, Ă©tait Ă  cette Ă©poque trĂšs affectĂ©e par le dĂ©cĂšs de sa mĂšre, atteinte d'une leucĂ©mie aiguĂ«, en juin 2013. Fille unique, cĂ©libataire et sans enfant, Ludivine Chambet entretenait avec elle une relation fusionnelle et ne supportait plus de voir des gens 'ScĂ©nario criminel' -Pour Patricia, petite-fille d'une des victimes dĂ©cĂ©dĂ©es, comme tant d'autres, aprĂšs un malaise aussi soudain qu'inexpliquĂ©, "c'est une horreur" "Dans cette histoire, on nous l'a enlevĂ©e plusieurs fois quand elle est morte et quand on a su que ce n'Ă©tait pas naturel"."On a tous nos souffrances et pour autant, on ne passe pas Ă  l'acte, on ne tue pas les gens!", a renchĂ©ri Patrick, autre petit-enfant de la mĂȘme dame, qui se demande "comment" celle dont il "ne peut pas prononcer le nom" a "pu mettre en place ce scĂ©nario criminel".Jacques Pachoud, fils d'une autre victime, Ă©voque une "forme de haine et de colĂšre" contre l'aide-soignante qu'il ne connaissait pas, mĂȘme s'il allait voir "maman une fois par semaine". "C'est un meurtre", assĂšne cet homme grisonnant, qui se rappelle avoir placĂ© sa mĂšre Ă  l'Ehpad "pour qu'elle soit le mieux possible".Il va falloir du temps pour comprendre le cheminement de Ludivine Chambet, enfant sur-protĂ©gĂ©e par sa mĂšre aprĂšs une naissance prĂ©maturĂ©e, doublĂ©e d'une maladie gĂ©nĂ©tique rare, impliquant des opĂ©rations lourdes dans sa tĂŽt confrontĂ©e Ă  la maladie, complexĂ©e par sa taille et ses sĂ©quelles physiques dont une cicatrice sur le ventre, cette jeune femme "posĂ©e, polie, effacĂ©e mais au discours construit et cohĂ©rent", selon l'experte en personnalitĂ© qui l'a rencontrĂ©e en dĂ©tention, a peu d'amis et une vie sentimentale quasi 'Demander pardon aux familles' -Mais elle rĂ©ussit sa formation d'aide-soignante et trouve du se dĂ©finit elle-mĂȘme comme "gentille, serviable, Ă  l'Ă©coute de l'autre" et a toujours voulu ĂȘtre "au service de la personne", au contact d'une mĂšre trĂšs exclusive avec elle mais ouverte aux autres et partageant ses amies."D'avoir perdu sa maman, elle s'est perdue elle-mĂȘme", dit Ă  la barre une amie de la mĂšre de Ludivine. "Elles Ă©taient tellement fusionnelles que la crainte de sa mĂšre au terme de sa vie, NDLR Ă©tait qu'elle se retrouve sans attache".Pourtant son pĂšre est bien vivant, c'est un homme "que j'apprends Ă  connaĂźtre depuis que je suis incarcĂ©rĂ©e", confie l'aide-soignante. Une dĂ©tention oĂč cette catholique pratiquante a eu l'occasion de se confesser et de "demander pardon Ă  Dieu d'avoir effectuĂ© ces actes ... des actes affreux"."J'aimerais demander pardon aux familles, je souhaite vraiment demander pardon aux familles. Je veux vraiment demander pardon aux familles", insiste-t-elle sous les coups de boutoirs de son avocat. Une insistance, doublĂ©e d'une incapacitĂ© Ă  le faire Ă  ce stade des dĂ©bats, qui en vient Ă  gĂȘner ces encourt la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©. durantlesquels ils souhaitent aborder les diffĂ©rentes informations. LA TRANSMISSION D’INFORMATIONS Limites Transmission d’informations LES FILTRES C O N T E X T U E L S C O G N I T I F S E M O T I O N N E L S Prise de dĂ©cision AdhĂ©sion au traitement Satisfaction. LA TRANSMISSION D’INFORMATIONS Limites cognitives du patient Attention sĂ©lective fluctuante
BientĂŽt l’entretien annuel d’évaluation. Attendue ou redoutĂ©e, voici une occasion unique de faire le point avec votre chef sur cette annĂ©e passĂ©e, envisager votre avenir professionnel et pourquoi pas revoir votre rĂ©munĂ©ration. Mais comment s’y prĂ©parer ? Avec les conseils de notre coach Anne Delestan. Etape 1 L’entretien annuel d’évaluation c’est quoi dĂ©jĂ  ?Comme chaque annĂ©e, vous avez rendez-vous avec votre manager pour votre entretien annuel d’évaluation. Comme chaque annĂ©e aussi, vous redoutez ce moment et en mĂȘme temps ne pouvez cacher votre impatience. C’est un peu normal, l’entretien annuel d’évaluation est le passage obligĂ© pour tout salariĂ© qui se respecte. Il est devenu au fil du temps un vrai outil de management, un moment clĂ© de dialogue oĂč vous avez l’opportunitĂ© de tout dire ou presque Ă  votre manager. Vous allez pouvoir vous exprimer sur cette annĂ©e, le bilan que vous en tirez et les domaines dans lesquels vous voudriez vous amĂ©liorer. Aussi les changements que vous espĂ©rez, les questions que vous vous posez et les difficultĂ©s rencontrĂ©es. Autant d’élĂ©ments qu’il vous faudra manier avec dĂ©licatesse et intelligemment doser. De son cĂŽtĂ©, votre manager Ă©valuera vos rĂ©sultats et fixera de nouveaux objectifs. De plus en plus d’entreprises pratiquent aussi des entretiens oĂč le collaborateur doit s’auto-Ă©valuer et se situer sur une Ă©chelle estimative et symbolique, ce qui est loin d’ĂȘtre Ă©vident. Dans tous les cas une bonne prĂ©paration s’impose. Etape 2 Faites le bilanPour prĂ©parer votre entretien, commencez par vous remettre en tĂȘte le descriptif de votre poste afin de comparer les missions que vous avez menĂ©es et ce qu’on attendait de vous. En rĂ©sumĂ© avez-vous atteint vos objectifs ? Reprenez de façon trĂšs factuelle toutes les Ă©tapes importantes de l’annĂ©e, notez vos rĂ©alisations concrĂštes et confrontez-les Ă  vos objectifs initiaux. RĂ©flĂ©chissez Ă  ce qui vous a permis d’arriver Ă  ces rĂ©sultats attitude, travail, qualitĂ©. Replacez vos objectifs dans les enjeux de l’entreprise. Dans quelle logique s’inscrivent-ils ? Quel est leur sens ? Analysez ce qui a bien fonctionnĂ© mais aussi les difficultĂ©s que vous avez rencontrĂ©es. Etape 3 Formalisez vos perspectives pour la prochaine annĂ©eDurant cet entretien, aprĂšs avoir exprimĂ© comment vous avez vĂ©cu cette annĂ©e, vous allez devoir aborder vos perspectives pour le futur. Cela impose que vous rĂ©pondiez Ă  quelques questions en amont comment voyez-vous votre poste Ă©voluer ? Quelles responsabilitĂ©s nouvelles aimeriez-vous exercer ? De quoi avez-vous besoin pour progresser ? Qu’aimeriez-vous changer ? L’entretien annuel d’évaluation est l’occasion pour vous de solliciter des aides, de demander des formations, de suggĂ©rer des amĂ©nagements pour votre poste et aussi de glisser habilement une demande d’augmentation. Exemple Compte tenu de la description de mon poste et de ce que je fais concrĂštement aujourd’hui, est-ce que cela ne vaudrait pas un enrichissement de ma rĂ©munĂ©ration ? » C’est aussi le moment de faire le point sur votre relation avec votre manager, de lui dire ce que vous apprĂ©ciez dans son mode de management et de lui faire part de vos interrogations. Etape 4 Et si vous devez vous noterSi votre entreprise vous demande de vous Ă©valuer sur la base d’un questionnaire, utilisez la technique du sandwich constructif et positif. Une tranche de pain est Ă©gale Ă  ce que vous avez bien fait et pourquoi quantitatif et qualitatif. Exemple ouverture de deux grands comptes par mois, volume de chiffre d’affaires gĂ©nĂ©rĂ© par mois, augmentation de la satisfaction client, baisse du nombre d’invendus, telle difficultĂ© rencontrĂ©e et voilĂ  comment vous l’avez gĂ©rĂ©e, etc.. La garniture correspond aux pistes d’amĂ©liorations sur votre travail et vos compĂ©tences. Puis vient la seconde tranche de pain et ce que vous vous fixez pour l’annĂ©e Ă  venir compte tenu de vos rĂ©sultats. Ce travail d’auto Ă©valuation sur une base concrĂšte et factuelle va vous permettre de vous situer avec objectivitĂ© et affirmation sur l’échelle de notes proposĂ©e, tout en gardant Ă  l’esprit que nul n’est parfait et qu’il y a toujours une marge de progression. Etape 5 Assurez pendant l’entretienC’est le jour J, vous avez prĂ©parĂ© scrupuleusement votre discours, Ă  vous maintenant de montrer le meilleur de vous-mĂȘme ! Sachez que c’est le manager qui fixe le cadre de l’entretien. Il se peut qu’il vous laisse libre de vous exprimer dĂšs la premiĂšre question, mais aussi qu’il encadre trĂšs strictement les Ă©changes. En mĂȘme temps, si vous travaillez avec lui tous les jours, vous devez connaĂźtre son mode de fonctionnement. Soyez attentif, Ă©coutez avec attention ce qu’il vous demande et rĂ©pondez prĂ©cisĂ©ment, en vous appuyant sur des exemples concrets. Utilisez des mots simples et soignez votre attitude posture, regard, voix, n’oubliez pas que la communication non verbale est fondamentale. Le contenu de votre discours est important mais si votre attitude est convaincante, alors vous aurez tout gagnĂ©. Enfin, terminez sur une note positive. A savoir si votre manager n’a pas prĂ©vu d’entretienCela laisse supposer que des entretiens rĂ©guliers sont rĂ©alisĂ©s et qu’il estime ne pas avoir besoin de vous voir en cette fin d’annĂ©e. Mais si vous le souhaitez, alors deux approches sont possibles en fonction de la relation Ă©tablie - Allez le voir avec votre agenda pour fixer une date dans le cadre du bilan de fin d’annĂ©e. Vous devez susciter son envie, l’interpeller, le surprendre terminons cette annĂ©e en beautĂ© avec la revue du chemin parcouru et la dĂ©cision de ce que nous allons accomplir l’annĂ©e prochaine ou de ce que je vous/te propose d’accomplir l’annĂ©e prochaine » - Vous pouvez aussi exprimer tout simplement votre besoin de le voir pour un point factuel sur l’annĂ©e Ă©coulĂ©e j’ai besoin de connaĂźtre votre/ton point de vue sur mes rĂ©alisations de cette annĂ©e afin de progresser et capitaliser les expĂ©riences, j’ai besoin de connaĂźtre mon plan de route pour l’annĂ©e Ă  venir afin de me prĂ©parer sereinement
 »VOIR AUSSI

Laformation aide soignante est nĂ©cessaire pour exercer dans un hĂŽpital. Si vous avez envie, comme moi, d’apprendre ce mĂ©tier, alors je vais vous expliquer en dĂ©tail en quoi consistent les diffĂ©rents cours qui vous seront donnĂ©s. Ils vous

PlanĂšte Coronavirus et pandĂ©mie de Covid-19 Infirmiers ou aide-soignante, pour eux, la crise sanitaire liĂ©e Ă  l’épidĂ©mie de Covid-19 a constituĂ© la goutte d’eau ils ont dĂ©cidĂ© de se reconvertir, plus ou moins loin de leur vocation. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s C’est seulement la goutte d’eau, mais ce n’est pas la raison profonde. Au dĂ©but du mois de novembre, en pleine deuxiĂšme vague de l’épidĂ©mie de Covid-19, Thomas Laurent a quittĂ© l’hĂŽpital. La dĂ©cision, cet infirmier lyonnais aux Hospices civils de Lyon, diplĂŽmĂ© depuis 2010, l’a prise durant l’étĂ©, au sortir de la premiĂšre vague, qu’il a vĂ©cue Ă  l’hĂŽpital Edouard-Herriot. C’en est fini, l’homme de 35 ans s’engage dans une nouvelle voie ce sera libraire, avec une formation qu’il doit rejoindre en janvier. Il espĂšre faire d’ici lĂ  encore quelques vacations comme infirmier. Si le soignant lĂšve les voiles – en se mettant en disponibilitĂ© –, c’est qu’il ne supporte plus » de travailler dans des situations de sous-effectifs. Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Covid-19 la majoritĂ© des hĂŽpitaux français en quĂȘte de soignants Ce n’est pas le Covid en soi, explique-t-il, c’est l’absence de rĂ©ponse derriĂšre on s’est dit que la crise du Covid avait portĂ© aux nues des problĂ©matiques que l’on pose depuis des annĂ©es, mais lĂ , on n’a plus d’espoir d’amĂ©lioration immĂ©diate, on ne veut pas mourir au travail, ça ne vaut pas le coup. » Il a travaillĂ© ces derniers mois en post-urgences, puis en gĂ©riatrie. Cet Ă©tĂ©, un jour sur deux, on Ă©tait en sous-effectif, c’était un mĂ©decin qui manquait tel jour, un aide-soignant, une infirmiĂšre
 On voit bien qu’on ne peut pas travailler correctement, on ne fait que limiter la casse. » D’aprĂšs certains indicateurs, cette fuite » des soignants de l’hĂŽpital public apparaĂźt limitĂ©e – une enquĂȘte de la FĂ©dĂ©ration hospitaliĂšre de France FHF, menĂ©e auprĂšs de 300 Ă©tablissements Ă  la fin septembre, et rendue publique le 10 novembre, recensait quelque 12 200 dĂ©parts dĂ©missions, retraites, fins de contrat d’infirmiers et d’aides-soignants, soit une lĂ©gĂšre hausse », Ă©valuait-elle. Ces dĂ©parts constituent nĂ©anmoins, Ă  Ă©couter les reprĂ©sentants syndicaux ou certains mĂ©decins, un phĂ©nomĂšne qui se poursuit, voire s’aggrave. C’est d’abord la dĂ©ception de l’aprĂšs-SĂ©gur » que raconte Thomas Laurent, soit ce plan pour l’hĂŽpital de 8 milliards d’euros annoncĂ© aprĂšs la crise sanitaire en juillet, par le ministre de la santĂ©, Olivier VĂ©ran. On a bien compris qu’il ne comptait pas remettre vĂ©ritablement du monde Ă  l’hĂŽpital. » Le soignant en est plus que jamais convaincu, au regard du budget 2021, qui parle encore de retour Ă  l’équilibre et d’économies », dit-il. Il n’empĂȘche, l’infirmier compte rester mobilisĂ© dans le collectif auquel il appartient, le Collectif inter-hĂŽpitaux, en passant du cĂŽtĂ© usager » Moi, je suis Ă©cƓurĂ©, mais sans l’hĂŽpital public, il n’y a pas d’avenir. » Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
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